samedi 3 mars 2012

L'individualisme

L'union fait la force. C'est vrai. Mais c'est justement ça le problème. Les gens se regroupent trop souvent pour obliger quelqu'un d'autre à agir contre son gré. La force du groupe est utilisée pour contraindre certains individus à faire ce qu'ils n'auraient normalement pas fait, ou vice versa. Depuis environ 150 ans, au nom de différentes idéologies (le nazisme, le fascisme, le socialisme, le communisme, etc.), on a déclaré la guère à l'individu en tant qu'être moral, indépendant et autonome.

Ces idéologies collectivistes cultivent toutes l'idée du « bien commun » en regroupant systématiquement les gens à l'intérieur de catégories : l'appartenance à une nation, à une race, à une religion, etc. Les plus fervents partisans de ces idéologies ont trop souvent tendance à s'attaquer à quiconque pense par lui-même et ose sortir des sentiers battus. Par exemple, en Union soviétique, quiconque était considéré comme un individualiste était envoyé au Goulag. Ces collectivistes détestent l'individualité, l'originalité et l'indépendance (la vraie, celle de l'individu). Selon eux, il n'y a que deux possibilités : dominer (commander, diriger), ou être dominé (être assujetti, être contrôlé). Mais l'individualiste ne veut ni l'un, ni l'autre. C'est pourquoi il est honni par tous les collectivistes du type « contrôlant ».

Les idéologies collectivistes et étatistes (de gauche ou de droite) rejettent l'individualisme. C'est pourquoi on a toujours essayé de nous faire croire que le collectif était préférable à l'individualité. Si un enfant ne veut pas partager, on dira de lui qu'il est égoïste. Mais il n'est pas égoïste, il est sensé! Si on le respecte en tant qu'individu, il se rendra compte par lui-même qu'il peut parfois être préférable de partager. L'individualisme n'est pas la même chose que l'égoïsme démesuré, et l'individualiste n'est pas nécessairement antisocial.

C'est peut-être en raison de cette manie de nier le caractère individuel de chacun que beaucoup de gens ont tendance à s'identifier à un groupe, à une équipe, à un parti politique, à une idéologie collectiviste, à une association, à un syndicat, etc. Et ces groupes ont souvent tendance à dénigrer l'individu qui n'adhère pas à leurs « valeurs » collectives. En fait, presque personne ne le défend. Et pourtant, l'individualiste n'oppresse personne. Il ne dicte pas aux autres comment vivre leur vie et il n'attaquent personne en groupe. Alors, pourquoi s'en prend-on à lui? Parce qu'il ne fait pas partie de la chorale collectiviste? Parce qu'il ne se fond pas dans la masse? Parce qu'il ne veut pas appartenir à la tribu?

Heureusement, il est toujours possible de pratiquer certains métiers ou de s'adonner à certains passe-temps sans renier ses principes et convictions personnelles dans le but de se conformer à un groupe. On n'oblige toujours pas les écrivains ou les blogueurs à écrire en groupe, les peintres à travailler en équipe, les musiciens à composer par consensus et les entrepreneurs à obtenir l'approbation de leurs concurrents pour toute décision d'affaires. Bref, il y a peut-être de l'espoir pour les individualistes!


* Inspiré d'un extrait du livre Palabras sueltas de Héctor Abad Faciolince

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