mardi 20 mars 2012

L'éducation n'est pas un droit

Depuis que le gouvernement a pratiquement « nationalisé » l'éducation à peu près partout dans le monde, des étudiants des quatre coins de la planète revendiquent le droit [sic] à l'éducation. Mais de quel « droit » s'agit-il? Le droit d'apprendre gratuitement? Si c'est le cas, je propose à ces étudiants d'utiliser les nombreuses ressources gratuites accessibles sur Internet, d'acheter des livres usagés à un prix abordable ou d'aller à la bibliothèque locale. Le problème de la plupart de ces étudiants est qu'ils ne veulent pas apprendre gratuitement, ils veulent que quelqu'un d'autre paie pour leurs études universitaires. Même les artistes québécois, qui se font aussi entretenir par les contribuables, sont tombés dans le panneau :


Les droits des individus sont inhérents à la nature humaine. Ils ne sont pas définis par une loi adoptée par d'autres hommes (c.-à-d., le gouvernement). On a donc le droit à la vie, le droit à la liberté, le droit à la jouissance de ses biens (à la propriété), etc. La notion de droit n'existe pas pour les services que l'on sollicite, comme l'éducation universitaire ou les soins de santé, car on n'a pas le droit aux fruits du travail d'autrui. Un « droit » n'en est pas un si, pour l'obtenir, il faut violer les droits d’une autre personne (le droit aux fruits de son travail). Personne n'a le droit d'exiger que les contribuables soient taxés afin de payer sa maison ou ses repas (des choses pourtant essentielles), et ce n'est pas parce que le gouvernement s'est emparé de la gestion des universités et des hôpitaux que les services qui y sont offerts deviennent nécessairement des droits. Qu'on le veuille ou non, les lois économiques doivent s’appliquer car ces services dépendent du travail de certaines personnes. Par conséquent, ils ne peuvent être considérés comme des droits ou être offerts gratuitement, à moins que les travailleurs ne soient des esclaves (ce qui reviendrait à violer leur droit à la liberté).

Et à ceux qui croient qu'il faut aider les étudiants parce que l'éducation coûte cher, je leur conseille plutôt d'exiger que le gouvernement intervienne moins dans ce domaine et dans l'économie en général. Subventionner davantage ne fera qu'augmenter les coûts, comme pour tout ce que le gouvernement touche. Et, de toute façon, que vous soyez un étudiant universitaire ou un banquier, refiler la facture aux contribuables est immoral.


lundi 5 mars 2012

Live Free or Die

Jeffrey Tucker, anciennement de l'Institut Ludwig von Mises et maintenant responsable de la rédaction aux éditions Laissez Faire Books, était un des conférenciers invités au New Hampshire Liberty Forum à la fin février. Il a publié il y a quelques jours un billet sur son blogue Whiskey and Gun Powder pour parler du mouvement Free State Project qu'il a appris à mieux connaître pendant qu'il était à Nashua, NH, pour la conférence.


Il dit dans son billet qu'il avait déjà entendu parler du mouvement, mais qu'il ne s'y était pas vraiment intéressé parce qu'il trouvait que le projet n'avait pas l'air sérieux. Après avoir vu de ses propres yeux le résultat et avoir fait la rencontre de plusieurs personnes ayant déménagé au New Hampshire pour être plus libres, il n'a pas eu le choix d'avouer qu'il avait tort : « This is a serious movement that is achieving real results, as I observed when I was invited to attend the annual Liberty Forum in Nashua, N.H. ».

Ce n'est d'ailleurs pas la première fois dans l'histoire des États-Unis que des individus ayant certaines valeurs en commun décident de s'établir dans la même région. On n'a qu'à penser aux catholiques, aux Canadiens-français, aux quakers, aux mennonites, aux Amish, aux mormons et à certains groupes d'anarchistes. Mais le Free State Project est différent. Ce n'est pas un mouvement religieux et la plupart de ceux qu'on appelle les Free Staters viennent de milieux divers et pratiquent des métiers différents. Ils sont avocats, enseignants, concepteurs d'applications logicielles, soudeurs, animateurs de radio, blogueurs, médecins, etc. Certains ont déménagé au New Hampshire pour être plus libres (assurance automobile non obligatoire, climat favorable à l'entreprenariat) et payer moins d'impôt (il n'y a ni impôt, ni taxes de vente, ni impôt sur les gains en capital), et d'autres sont des activistes qui font pression sur les autorités locales pour diminuer encore plus les interventions gouvernementales de toutes sortes dans leur vie. Mais la plupart d'entre eux ne veulent qu'une chose : vivre et laisser vivre.

Ian et Mark de Free Talk Live ont discuté de l'article de Jeffrey Tucker au sujet du Free state Project lors de leur émission de radio du vendredi 2 mars 2012. Vous pouvez écouter l'extrait audio ici.


P.S. Il est aussi question du Free State Project dans ce billet.

samedi 3 mars 2012

L'individualisme

L'union fait la force. C'est vrai. Mais c'est justement ça le problème. Les gens se regroupent trop souvent pour obliger quelqu'un d'autre à agir contre son gré. La force du groupe est utilisée pour contraindre certains individus à faire ce qu'ils n'auraient normalement pas fait, ou vice versa. Depuis environ 150 ans, au nom de différentes idéologies (le nazisme, le fascisme, le socialisme, le communisme, etc.), on a déclaré la guère à l'individu en tant qu'être moral, indépendant et autonome.

Ces idéologies collectivistes cultivent toutes l'idée du « bien commun » en regroupant systématiquement les gens à l'intérieur de catégories : l'appartenance à une nation, à une race, à une religion, etc. Les plus fervents partisans de ces idéologies ont trop souvent tendance à s'attaquer à quiconque pense par lui-même et ose sortir des sentiers battus. Par exemple, en Union soviétique, quiconque était considéré comme un individualiste était envoyé au Goulag. Ces collectivistes détestent l'individualité, l'originalité et l'indépendance (la vraie, celle de l'individu). Selon eux, il n'y a que deux possibilités : dominer (commander, diriger), ou être dominé (être assujetti, être contrôlé). Mais l'individualiste ne veut ni l'un, ni l'autre. C'est pourquoi il est honni par tous les collectivistes du type « contrôlant ».

Les idéologies collectivistes et étatistes (de gauche ou de droite) rejettent l'individualisme. C'est pourquoi on a toujours essayé de nous faire croire que le collectif était préférable à l'individualité. Si un enfant ne veut pas partager, on dira de lui qu'il est égoïste. Mais il n'est pas égoïste, il est sensé! Si on le respecte en tant qu'individu, il se rendra compte par lui-même qu'il peut parfois être préférable de partager. L'individualisme n'est pas la même chose que l'égoïsme démesuré, et l'individualiste n'est pas nécessairement antisocial.

C'est peut-être en raison de cette manie de nier le caractère individuel de chacun que beaucoup de gens ont tendance à s'identifier à un groupe, à une équipe, à un parti politique, à une idéologie collectiviste, à une association, à un syndicat, etc. Et ces groupes ont souvent tendance à dénigrer l'individu qui n'adhère pas à leurs « valeurs » collectives. En fait, presque personne ne le défend. Et pourtant, l'individualiste n'oppresse personne. Il ne dicte pas aux autres comment vivre leur vie et il n'attaquent personne en groupe. Alors, pourquoi s'en prend-on à lui? Parce qu'il ne fait pas partie de la chorale collectiviste? Parce qu'il ne se fond pas dans la masse? Parce qu'il ne veut pas appartenir à la tribu?

Heureusement, il est toujours possible de pratiquer certains métiers ou de s'adonner à certains passe-temps sans renier ses principes et convictions personnelles dans le but de se conformer à un groupe. On n'oblige toujours pas les écrivains ou les blogueurs à écrire en groupe, les peintres à travailler en équipe, les musiciens à composer par consensus et les entrepreneurs à obtenir l'approbation de leurs concurrents pour toute décision d'affaires. Bref, il y a peut-être de l'espoir pour les individualistes!


* Inspiré d'un extrait du livre Palabras sueltas de Héctor Abad Faciolince