dimanche 26 février 2012

Déménageons!

Les partisans du libre-marché, les libertariens et les gens qui voudraient que le gouvernement intervienne moins dans leur vie et dans l'économie doivent se rendre à l'évidence : rien ne marche. Les dépenses gouvernementales, le nombre de réglementations, et les frais, taxes et impôts de toutes sortes continuent d'augmenter plus rapidement que ne croît l'économie du secteur privé.

La politique partisane nous a amenés là où nous sommes. L'achat de clientèles électorales permet aux politiciens de garantir leur réélection (leur seul vrai objectif). Aucun candidat ne prône sérieusement une diminution de la taille de l'État, et si quelqu'un fait une déclaration en ce sens, il est automatiquement crucifié sur la place publique par les ayatollahs des médias étatistes. Malheureusement, les politiciens plus «courageux» ont une chose en commun : ils sont à la retraite (ils n'ont plus de votes à acheter avec votre argent). À court ou à moyen terme, les chances sont minces que des personnes désirant réellement moins d'État finissent par prendre le pouvoir.

Certains prêchent par l'exemple en initiant la population aux idées du libre-marché, de la liberté individuelle et de la propriété privée grâce à des sites Web, des blogues et des regroupements appuyant ces idées. Par contre, les adversaires socio-constructivistes, socialistes et communistes ont, pour le moment, gagné la guerre des idées dans les médias et dans le système d'éducation (pas parce qu'ils ont raison, mais parce qu'ils sont organisés). Tout ça est très déprimant pour ceux qui aimeraient être plus libres avant de se retrouver six pieds sous terre.

Si l'on veut combattre les partisans du tout-état, il faudra se lever de bonne heure, car l'état-providence a créé une classe de gens dépendants de l'État : politiciens, syndicats, grandes entreprises recevant des subventions, groupes d'intérêts, employés de l'État, écologistes, assistés sociaux, etc. Tous ces gens devraient faire d'énormes sacrifices pour que nous soyons tous plus libres, ce qui n'est pas prêt d'arriver. Étant donné que les gens agissent en fonction de leur intérêt personnel, il est donc peu probable que cette classe de privilégiés accepte les principes de liberté qui nous animent. Pour paraphraser Upton Sinclair (même s'il était socialiste) : il est difficile de faire comprendre quelque chose à quelqu'un lorsque le salaire qu'il reçoit l'incite à ne pas vouloir comprendre.

Heureusement, il est toujours possible d'être plus libres que nous le sommes actuellement. Mais il faudra agir rapidement. De nombreuses personnes ont commencé à s'organiser. Au Canada, on peut penser au Réseau liberté Québec (RLQ), à la Fédération canadienne des contribuables et même, il y a quelques années, au site www.quitterlequebec.com. Mais d'autres regroupements vont encore plus loin et ils sont, selon moi, sur la bonne voie. Un peu partout aux États-Unis, des projets ont vu le jour afin de regrouper les partisans d'un état minimal au même endroit (état, ville, région, etc.). Le Free West Alliance, le Free State Wyoming, le projet Paulville, Texas et le Free State Project sont quelques-uns des projets existant à l'heure actuelle. Les fondateurs du Free State Project, créé en 2001, ont demandé aux participants de choisir un état parmi une liste d'états moins populeux. Ensuite, le but était de recueillir 20 000 signatures de personnes s'engageant à déménager dans cet état afin d'obtenir une puissance politique suffisante et d'atteindre leur objectif qui consiste à minimiser le rôle et la taille de l'État. Le New Hampshire a été choisi en utilisant la méthode Condorcet et, à ce jour, le projet compte plus de 11 000 signataires et un peu plus de mille personnes ont déjà déménagé dans l'état du « Live Free or Die ». Les participants (Free Staters) ont démarré des entreprises, créé des médias alternatifs pour diffuser leur message (émissions de radio et de télé, sites Web, blogues, podcasts, etc.) et ont fait élire 12 libertariens à la chambre des représentants. De plus, ils organisent chaque année le New Hampshire Liberty Forum et le Porcupine Freedom Festival (PorcFest). Pour plus de renseignements sur le projet, vous pouvez écouter cet extrait de Free Talk Live (une émission de radio libertarienne diffusée, à partir de Keene NH, à l'antenne de plus de 100 stations de radio aux États-Unis) ou cet extrait vidéo de l'émission de John Stossel :


Le Canada et le Québec ont grandement besoin d'un projet similaire afin de réunir au même endroit le plus grand nombre de libertariens, minarchistes, objectivistes, volontaristes, entrepreneurs, travailleurs indépendants, etc. Bref, des gens productifs ayant soif de liberté. Mais un tel projet pourrait seulement être efficace s'il est mis en oeuvre dans une petite localité ou une région où la densité de population est plus faible. Dans une grande ville ou à l'échelle d'une province, il faudrait que le projet compte un très grand nombre de participants.

Je propose donc de convaincre principalement les Québécois désabusés et les membres de la diaspora québécoise voulant moins d'État de s'engager à déménager tous dans la même localité ou région (préférablement à l'extérieur du Québec, dans une région francophone située à proximité). Ceux s'étant engagés à y déménager pourront ensuite voter pour un endroit parmi une liste de régions à faible densité de population. Lorsque l'endroit aura été choisi, on s'y donnera rendez-vous. Et lorsque nous serons assez nombreux, nous pourrons faire valoir notre point de vue de façon plus efficace. Bref, on reprend l'idée de QuitterLeQuébec.com, mais au lieu d'être éparpillés au quatre coins du Canada ou du monde, nous serions tous au même endroit. Imaginez tout ce qui serait possible de réaliser si tous les membres du RLQ habitaient la même région. Imaginez-vous entouré de gens avec qui vous pourriez parler de grands économistes comme Frédéric Bastiat, Hayek et Mises, d'auteurs objectivistes ou libertariens comme Ayn Rand ou Mario Vargas Llosa, ou de vos animateurs de radio préférés, au lieu d'entendre parler de la dernière télé-réalité, de Star Académie, du PQ, de TLMEP ou d'une autre grève syndicale.

Pour participer à ce projet, la seule exigence serait de s'engager à travailler dans le but de réduire la taille du gouvernement local au minimum (à ses fonctions régaliennes), qui consistent à protéger la vie, la liberté et la propriété des individus. En commençant dans une petite localité ou région, on arrivera plus rapidement à influencer le gouvernement local (municipal), à exiger des réductions de dépenses, l'élimination de réglementations inutiles, la privatisation ou l'abolition d'organismes publics et la baisse des impôts locaux (fonciers) et autres frais afin de permettre au secteur privé de prospérer. Ensuite, rien n'empêcherait les participants de tenter d'influencer le gouvernement de la province où est située la localité choisie dans le but de réduire les dépenses, d'abolir certaines réglementations et de baisser les impôts.

Il est possible de vivre dans un monde plus libre à l'échelle locale et d'éviter les impôts élevés, les réglementations inutiles, les syndicats, la bureaucratie et les lois liberticides du Québec. Évidemment, il n'est pas facile de déménager loin des membres de notre famille et de nos amis, et de s'établir dans une nouvelle localité ou province, mais je crois qu'il faut oser si l'on veut, un jour, être plus libre. Certaines personnes ont déjà fait une révolution simplement à cause d'une taxe (No taxation without representation). Il serait temps qu'on se lève et qu'on refuse toutes ces taxes, cet endettement et ces atteintes à nos libertés individuelles. Si la liberté vous est chère, un tel projet pro-liberté est la solution!

Atlas Shrugged - Chapitre 1
Faisons un John Galt*, et convainquons les réfractaires au collectivisme de quitter l'enfer fiscal qu'est le Québec pour se donner rendez-vous au même endroit, où nous pourrons fonder une communauté d'esprits libres.

Malheureusement, je ne suis pas du genre « organisateur » et je ne suis pas connu. J'aime bien brasser des idées, mais je n'ai pas les contacts ou le panache pour porter un tel projet sur mes épaules. Par contre, je sais que plusieurs d'entre vous possèdent ces qualités et qu'il y a déjà des organisations qui pourraient prendre le flambeau. Je serais évidemment prêt à donner un coup de main et, bien sûr, à déménager. De plus, si une personnalité connue endossait et participait à ce projet, ça ferait boule de neige et on obtiendrait des résultats impressionnants.

Si le projet vous intéresse ou si vous avez des suggestions pour alimenter la discussion, vous pouvez m'envoyer un courriel à volontariste@gmail.com ou laisser un message sur ce blogue.

Les étatistes et les groupes de pression de gauche s'organisent. Organisons-nous aussi!


* Référence à un des héros du livre La Grève (Atlas Shrugged) d'Ayn Rand


14 commentaires:

  1. J'adore! où irions-nous? As-tu une idée? Tu sais, l'Alberta, même si elle est loin, est très séduisante...

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    1. Le but de ce billet est de lancer la discussion en s'inspirant du Free State Project (New Hampshire). Le choix de la destination dépendra des premiers intéressés (les pionniers). L'important sera de tenir compte du pour et du contre de chaque option et des commentaires de ceux qui ont déjà quitté le Québec. Ceux qui sont en Alberta pourront nous parler de leur expérience. Personnellement, pour assurer une plus grande participation, je crois qu'un endroit situé près du Québec serait préférable.

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  3. Tant que ça ne vire pas à la vie de commune avec des putain de hippies lool ;-)

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  4. Ceux qui voient venir le mur ont bien peu d'options autres que d'économiser et d'anticiper les plans B en attendant que la majorité se réveille.

    Reste toujours l'éducation. Prendre le temps d'éduquer ceux qui sont à gauche reste une bonne façon de sensibiliser la cause. C'est long, il faut répéter, essuyer plusieurs insultes mais il faut garder espoir qu'un jour ils comprendront. On a besoin d'un seul leader pour faire tourner le vent.

    Je crois que partir serait leur donner raison. Advenant qu'on déménage plusieurs têtes de droite dans un même lieu, et qu'un jour le Québec se redresse (de raison ou de gré) je doute que ceux qui ont quitté auront le goût de revenir. Mais peut-être aussi que je me trompe. Faudrait peut-être viser une localité au Québec pour tenter cette expérience. Un retour aux choses de base est requis pour démontrer au reste de la province le potentiel que ça aurait.

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    1. Salut Alain,

      Merci de ton commentaire.

      Rien n'empêche que deux projets soient proposés (un au QC, l'autre à l'extérieur de la province). Quoi de mieux que la "concurrence"! ;-)

      La raison pour laquelle je préfère une localité à l'extérieur du QC est qu'il y a de nombreux avantages à ne pas y vivre à l'heure actuelle (impôts, TVQ, syndicats, le No Fault, deux rapports d'impôt, etc.). J'pourrais te concocter une liste plus exhaustive en peu de temps. De plus, au Québec, le gouvernement provincial a trop de pouvoir sur les municipalités. Mais bon, il s'agit tout de même d'une option. Il serait intéressant que des gens tentent l'expérience.

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  6. Ça fait longtemps que je songe à un projet semblable. J'avais pensé à la ville de L'Ancienne-Lorette en tant que Free town project étant donné la grande proportion de libertariens dans la région de Qc.

    Malheureusement le virage à 180 des drettistes de Qc en élisant le NPD, Labeaume et appuyant une Colisée communistes m'ont fait changer d'idées. Les gens de Qc sont comme le reste de Qc...une cause perdue.

    J'en suis donc venu à la conclusion que l'avenir est ailleurs.

    Pourquoi pas Cornwall, ON? Ville bilingue, en pleine expansion, pas trop grosse ni trop petite, située en face des lignes américaines (pour magasiner pas cher ;-), avec des maisons très abordables et situé pas trop loin du Qc.

    http://www.montrealgazette.com/Hadekel+Centres+built+Cornwall+serve+Quebec/5856414/story.html

    Sans compter que l'Ontario est tellement dans la merde que le prochaine gouvernement conservateur de Tim Hudak aura pas le choix de passer le rouleau compresseur dans les dépenses étatiques...

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    1. Salut Martin,

      L'Est ontarien est effectivement une possibilité, mais à mon avis la population de Cornwall, qui est en augmentation (près de 50 000), est trop importante. Il faudrait qu'un très grand nombre de personnes s'y installent pour que l'effet « liberté » se fasse sentir! Mais, ça reste une possibilité.

      En lisant le commentaire d'Alain plus haut, et ceux d'autres personnes ayant communiqué avec moi par Twitter ou courriel, on pourrait envisager deux projets : un au QC, l'autre à l'extérieur de la province. Et pourquoi ne pas unir les deux en choisissant deux localités voisines sur la frontière Ontario/Québec (p. ex. : Hawkesbury/Grenville) ou N.-B./Québec (Edmundston/Témiscouata)?

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  7. Le problème des villages c'est que les emplois payants sont plus rares.

    Je persiste que Cornwall est une bonne grosseur et devrait être dans la Top Liste.

    Il y a déja minimum 400 libertariens qui y habitent:

    http://en.wikipedia.org/wiki/Stormont%E2%80%94Dundas%E2%80%94South_Glengarry_%28provincial_electoral_district%29

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    2. Je comprends ton point Martin, et il faut bien sûr en tenir compte (faut bien gagner sa vie), mais si on pense à moyen/long terme (le FSP existe depuis dix ans), l'idéal serait que la première vague "d'expats" consiste en un groupe de travailleurs autonomes, d'entrepreneurs et de personnes faisant du télé-travail (les plus mobiles). Dans une petite localité, il serait plus simple d'avoir un "impact" avec un petit nombre. Mais ton point est bon, et s'il y a beaucoup de gens intéressés, Cornwall pourrait être une option. Rien n'empêcherait les expats de se trouver du boulot à Cornwall et de vivre, par exemple, à Martintown (http://southglengarry.com/martintown.htm).

      C'est un bon point de départ.

      Merci pour le lien!

      P.S. La circonscription de Glengarry—Prescott—Russell compte à peu près le même nombre de libertariens

      Libertarian Phil Miller 197
      Freedom Party Carl Leduc 195

      http://en.wikipedia.org/wiki/Glengarry%E2%80%94Prescott%E2%80%94Russell_(provincial_electoral_district)

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